Frederique Vezina

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Nomade

J'ai appris que dans la vie, il faut saisir les opportunités qui s’offrent à nous. Et quand il n’y en a pas, il faut savoir les créer.

Alors cet été, à la mi-juin, je suis partie un mois toute seule, en France, pour m’entraîner. Pour être bien franche, je fais du ski de fond parce que j’aime la neige, pas l’asphalte. Donc je trouve que l’été complet sur ski à roulettes, c’est un peu long. Un petit tour sur neige en plein mois de juillet c’était l’opportunité que je voulais créer, c’était important et pertinent pour mon développement.

J’ai fait mes propres démarches pour changer ma routine, changer d’atmosphère et de décor. Je n’étais jamais partie en solo auparavant et j’avoue qu’au début c’était un peu angoissant. Assez vite je me suis rendue compte que sortir de sa zone de confort de ce côté-là a son lot de bienfaits!

Je ne connaissais pas les filles ni le coach de l’équipe nationale française avant de débarquer là-bas et pourtant ils m’ont accueillie à bras ouvert à l’un de leur stage sur terrain sec. J’ai eu la chance de m’entraîner avec de nouvelles compagnes, d’observer une nouvelle approche du ski et de nouer de nouvelles amitiés.

Je ne connaissais pas l’équipe provinciale de La Feclaz avant de me joindre à eux pour une semaine de ski sur le glacier à Tignes. J’ai contacté le coach qui a accepté que je me joigne à son équipe … une autre belle opportunité. On a bien ri toute la semaine avec nos drôles d’expressions respectives!


Même si j’enchaînais de grosses heures de volume d’entraînement, dans un décor aussi différent et grandiose que Val d’Isère et avec une gang aussi dynamique, tu en oublies le mal de jambes et l’altitude et ce n’est qu’une partie de plaisir.

Sur le glacier, les conditions étaient parfaites. Il faisait tellement beau et chaud à 3000m. Durant les 6 jours que j’y ai passés, je skiais des 3 heures en t-shirt, le sourire fendu jusqu’aux oreilles. J’ai même eu la chance de skier et de jaser avec une skieuse japonaise du circuit de la coupe du monde.


Le reste du temps, j’en ai profité pour explorer les différents terrains de jeux que m’offraient les Alpes, voyageant en solo et campant en chemin. Je choisissais mes lieux d’entraînement en fonction du paysage. Je profitais de chaque journée et de chaque moment.


Je suis même allée rejoindre des amis en Suisse. On est partis à l’aventure dans les hautes alpes. J’ai eu la chance de dormir dans une cabane avec eux à 2500m d’altitude dans les montagnes et me lever le lendemain matin pour voir les premières lueurs du jour la première journée officielle de l’été… emmitouflée dans ma doudoune parce qu’à cette hauteur-là, la neige y est à longueur d’année!

 

Résultat? Briser la routine et retrouver ce sentiment de liberté m’a permis de réaliser mon plus gros mois d’entraînement à vie. Je suis revenue à la maison les batteries rechargées (malgré le gros volume d’entraînement) et la tête légère, mais surtout prête à attaquer le reste de l’été. Un mois, ça passe tellement vite!

Finalement, je me rends compte que non seulement j’ai adoré partir en voyage solo pour m’entraîner, mais aussi que j’en avais réellement besoin. Ça m’a fait encore plus de bien que je ne l’avais imaginé!

J’ai super bien récupéré et ma forme a augmenté significativement après le bloc d’intensités que j’ai réalisé au Mont-Sainte-Anne, à mon retour de la France. On a l’endroit idéal à la maison pour se défoncer.

Puis, en août, j’ai rejoint le CNEPH pour un camp d’entraînement à Montréal avec l’équipe de B2Dix. On a monté Camillien-Houde en skis à roulettes et on a réalisé plusieurs des fameux tests sur vélo avec Power Watts. De quoi te donner envie de vomir. Et pourtant, j’adore tellement ces tests-là! Je me retrouve côte à côte avec mes coéquipiers, à pousser la machine à fond sur du gros beat motivant avec les coachs qui nous encouragent. C’était l’fun de redéfinir ses limites avec la nouvelle forme que je me suis bâtie, mais encore plus l’fun de réaliser que j’avais battu tous mes résultats personnels de l’année précédente.

Comme quoi je dois être sur la bonne voie.


Après ces grosses intensités, je me suis déplacée à Tremblant pour attaquer une grosse semaine et demie de volume avec mes coéquipiers du CNEPH et les athlètes de l’équipe du Québec. C’est bien de changer de lieu d’entraînement, Tremblant offre beaucoup d’options. J’ai eu l’opportunité de skier avec les gars, plusieurs fois. J’adore ça, je m’installe derrière eux, je m’accroche et j’essaie de skier aussi bien qu’eux.

On pratique un sport individuel, mais dans un environnement d’équipe. On tend parfois à l’oublier, mais pourtant c’est une opportunité en or qu’on a de partager notre quotidien avec des athlètes d’élite. Aussi bien en profiter!


Malgré un horaire chargé d’entraînements intenses et de multiples déplacements à gauche et à droite, je me suis tout de même imposé du temps de repos et des activités pour me changer les idées. Relaxer sera toujours la partie la plus difficile de l’entraînement, en ce qui me concerne, étant donné ma personnalité un peu « hyperactive ». J’ai donc profité de ces précieux moments pour passer du temps de qualité au chalet avec ma famille et mes amis, et ça a été très bénéfique.




Maintenant, c’est le début des classes. Cet automne, j’ai l’opportunité de suivre des cours à distance dans mon programme d’études, ce qui me facilite grandement la tâche étant donné mes nombreuses absences de la maison. D’ailleurs, je viens tout juste d’arriver en Autriche où je skierai sur glacier Daschtein pour les 3 prochaines semaines! J’ai tellement hâte de retrouver les sensations sur neige, je suis comme une enfant lorsque tombe les premiers flocons de neige!

Ça faisait 2 mois que j’avais pris l’avion et j’étais vraiment impatiente à l’idée de repartir. La saison de compétition arrive à grands pas et je suis déjà à organiser mes 2 derniers voyages de l’année 2017, dans l’ouest canadien.

Quand ton nécessaire de voyage est en permanence dans ta valise et qu’en 30 minutes ta valise, ta poche à skis et tout l’équipement requis pour les entraînements sur terrain sec et sur neige est paqueté, c’est qu’on est bien adapté au mode nomade de la vie d’athlète.

En conclusion, ma saison estivale a été haute en couleur avec ses nombreuses opportunités qui ont été au rendez-vous. Je les ai saisies avec enthousiasme, mais surtout que je les ai grandement appréciées.  Merci à tous ceux qui m’ont permis de passer ces beaux moments!

À bientôt pour des nouvelles «fraîches» de l’Autriche!

Fred Vez


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