Frederique Vezina

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L'envers de la médaille

Ça fait 8 ans que je suis sur le Centre National d’Entraînement Pierre Harvey, ça fait 8 ans que je consacre mes premières journées du nouvel an à me préparer pour la sélection de courses importantes. Junior, je visais les championnats du monde junior. U23 (moins de 23 ans) je visais les championnats du monde U23. À ma première année officiellement chez les seniors c’était une sélection Olympique que j’avais en ligne de mire.

Facebook prend plaisir à me rappeler de bons souvenirs à ce temps-ci de l’année : mes 4 sélections qui m’ont menée aux championnats du monde dont ma grande victoire en 2013 au 10km skate qui me menait à mes premiers mondiaux; toutes des courses réalisées contre des filles qui avaient le même objectif que moi cette année. Certaines d’entre elles partiront pour Pyeongchang, d’autres pour les mondiaux U23, mais ce sera sans moi.

Sur la première marche du podium en 2013

J’avais toutes les raisons de croire en mes chances pour les Olympiques et j’avais une belle gang derrière moi qui y croyait aussi. Les Olympiques c’est une super opportunité, la suite des choses vers une progression constante vers l’excellence dans mon sport. Un objectif qui était accessible, et qui s’est envolé aussi vite que les 2.5 premiers kilomètres de ma première course de sélection.

Une performance amère parce que pour une fois mon corps était en un morceau, la tête était prête à aller s’amuser sur les pistes d’autant plus que mon début de saison était positif.

Je me suis retrouvée dans ma première course à devoir me rendre à l’évidence que mon corps n’avait pas l’énergie que j’avais dont travaillé à ce qu’il ait. Je ne pouvais tout simplement pas suivre le rythme. Méchante claque dans la face je peux vous dire de se retrouver aux sélections olympiques pas du tout en forme quand tu as tout fait pour justement être dans la meilleure forme possible. Assez frustrant!

Alors comme je sais si bien le faire, je me suis battue, comme si j’avais une shape olympique. Si vous étiez sur le bord de la piste à me voir skier, vous savez que c’est vrai. Et j’ai tout de même eu du plaisir à me battre, et m’amuser à repousser mon corps même si le résultat n’était pas ce que je voulais. Je pense que ça montre que je suis à la bonne place car même quand mes objectifs s’envolent: je tire plaisir à faire ce que je fais et à pousser jusqu’au bout no matter what.

Ma plus grande déception n’est pas tant de ne pas m’être sélectionnée pour les olympiques, mais plutôt de ne pas avoir réussi à amener ma forme au niveau où j’aurais pu me faire plaisir à accélérer davantage dans les montées des parcours et de relancer dans les descentes sans trop de fatigue. Parce que si j’avais réussi à avoir cette énergie-là, le résultat serait venu avec, je n’ai pas de doutes là-dessus.

La science du sport n’est pas une science exacte, et ça fait partie de la «game» de ne pas performer au bon moment. Même si je passe à côté des Olympiques cette fois-ci, la saison vient tout juste de commencer et il y a d’autres belles occasions qui m’attendent d’ici le mois d’avril. Je suis encore une petite jeune dans le monde du ski. Quand je réussirai enfin à me sélectionner pour les grosses courses, ce sera pour performer à mon plein potentiel et non pour simplement participer.

Une analyse approfondie de ma préparation doit être faite pour essayer de comprendre ce qui s’est passé. Je n’en suis pas à ma première déception, mais j’ai toujours su me relever et bondir à d’autres moments clefs. Je continue à regarder vers l’avant.

Inutile de s’apitoyer sur mon sort. Le temps n’est pas aux blâmes; je suis déjà en mode solution. Il ne faut pas vivre dans le passé, je vis le moment présent et je me projette vers l’avenir, pour avancer et rebondir. Même si les courses de la semaine passée étaient décevantes, j’ai eu du plaisir tout au long du processus, j’ai donné mon 100% et ça, je ne peux qu’en être fière.

Je regarde vers l’avant parce que je sais qu’il y a plein de belles choses qui m’attendent; les Olympiques ce n’est pas une fin en soi. Il y a de l’espoir. Et comme le livre Le moine qui vendit sa ferrari le dit si bien : «l’échec n’est rien d’autre que l’apprentissage de la réussite.» Je sortirai plus forte, une meilleure athlète et surtout une meilleure personne de cette expérience; c’est un pas de plus vers la réalisation de mon plein potentiel.

Dernier petit mot car je tiens particulièrement à remercier les personnes qui ont accueilli mes chaudes larmes dans ces moments difficiles.

Merci à mes amis et au staff, pour vos colleux réconfortants, pour votre présence, votre support et pour me changer les idées, ça fait chaud au cœur.

Merci à tous ceux qui étaient présents physiquement ou en pensées, et merci Vincent Ruel!

C’est dans ces moments-là qu’on réalise à quel point on est bien entouré.

Merci, merci, merci.  


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